jeudi 1 janvier 2009


Luis Nazário Ronaldo voit le jour le 22 septembre 1976 à Bento Ribeiro, à une trentaine de kilomètres de Rio de Janeiro[2]. Bébé affichant trois kilos à la pesette, Ronaldo est ainsi appelé en hommage au médecin qui l'a mis au monde, et aussi parce que c'est le nom de son parrain, un ami de la famille. Ronaldo est un enfant calme et peu turbulent. Ronaldo eu son premier ballon à Noël 1980. Il ne le quitte presque jamais, le garde toujours aux pieds et dort même avec. Son père, Nelio Nazario de Lima, est l'aîné d'une famille de sept enfants et a connu une enfance difficile. Très tôt, il découvre le monde du travail et est embauché adolescent à la Compagnie des téléphones de Rio. Il y gravit les échelons jusqu'à devenir ingénieur. C'est à cette époque qu'il rencontre celle qui deviendra son épouse, Sonia Dos Santos Barata, une jeune caissière.
Très longtemps, Ronaldo est appelé Dadado par toute sa famille[3], un surnom qui a été donné par son frère Nelio, qui trouvait son nom trop compliqué à prononcer. Ce n'est qu'à l'âge de seize ans, lorsqu'il commence à se faire un nom grâce au football, qu'il demande à ce qu'on l'appelle par son vrai nom, Ronaldo. Parfois aussi, ses copains l'appellent Monica, une bande-dessinée très populaire à l'époque qui avait pour héroïne une petite fille aux grandes dents, tout comme lui[4]. Mais il déteste ce surnom. Il sera appelé "Ronaldinho" au Brésil avant de s'appeler définitivement "Ronaldo" une fois arrivé en Europe.
Il est grand pour son âge, bien que très maigre. À treize ans, il assiste à la séparation de ses parents, mais comme son père et sa mère se sont quittés en bons termes, il n'en sera que peu marqué. Son père continue de suivre son évolution dans le monde du football, mais Sonia est obligé de reprendre une activité professionnelle dans une pizzeria[5].
C'est dans les favelas de Rio de Janeiro que grandit Ronaldo. La naissance d'un prodige [modifier]Très rapidement, Ronaldo se distingue dans les équipes de jeunes de son quartier. De lui-même, il prend l'initiative de se rendre à Flamengo pour y faire un essai. Celui-ci s'avère très concluant, mais par manque d'argent qui l'empêche de prendre le bus, il ne peut donner suite à une convocation une semaine plus tard.
En 1991, Ronaldo fait partie de l'équipe des jeunes de Sao Cristovao, un petit club de deuxième division du championnat de Rio, entraîné par Alfredo Sampaio, devenu président du syndicat des footballeurs brésiliens. C'est lui qui alerte pour la première fois Alexandre Martins, patron du club, sur l'existence d'un joueur exceptionnel. Le tout nouveau dirigeant veut aussitôt voir le jeune prodige à l'œuvre. Son équipe l'emporte ce jour-là 9-1 et Ronaldo marque cinq buts. Le lendemain, Martins et Reinaldo Pitta, son collaborateur, se réunissent et étudient les énormes possibilités que leur offre ce jeune garçon[6].
Très vite, Sao Cristovao se révèle trop petit pour Ronaldo. Il est donc transféré au Cruzeiro EC, un des grands clubs du pays, où il y entame sa mue. L'équipe est entraînée par Carlos Alberto Silva[7], ancien sélectionneur national, celui qui a notamment découvert Careca. Son équipe pratique un jeu spectaculaire et porté vers l'attaque, dans lequel Ronaldo va totalement s'épanouir. En une seule année, il va inscrire la bagatelle de cinquante huit buts en soixante rencontres disputées. Il se distingue notamment en Copa Libertadores, compétition équivalente à la Ligue des champions d'Amérique du Sud, à l'issue de laquelle il termine meilleur réalisateur, à seulement dix-sept ans[8]. Il est aussi leader du classement des buteurs dans le championnat du Brésil, jusqu'à ce que Cruzeiro soit éliminé de la compétition. Parallèlement, il flambe avec la sélection nationale des moins de 17 ans, pour laquelle il marque le total hallucinant de cinquante-neuf buts !
O fenomeno séduit l'Europe [modifier] Le stade Giuseppe Meazza dans lequel Ronaldo a joué durant cinq saisons.En 1994, Ronaldo, âgé de 17 ans, est transféré au PSV Eindhoven pour 6 millions d'Euros[9], alors qu'il revient d'une Coupe du monde qu'il a vécu en simple spectateur (sous le pseudo de ronaldinho). Le plus dur pour lui sera de vaincre le mal du pays[10]. Pour cela, il va être aidé de sa fiancée Nadia, et un garçon qui ne le quittera plus, César, devenu son confident, son ami, son homme à tout faire. Côté terrain, en revanche, aucun problème. Le fenomeno inscrit trente buts en trente-trois rencontres de championnat néerlandais disputées. Il se révèle un impitoyable chasseur de buts et remporte de loin la couronne de meilleur réalisateur de championnat[11],[12]. La saison suivante sera malheureusement ternie par un problème à l'articulation du genou gauche. Il passe sur le billard, mais ne restera pas longtemps indisponible : après huit semaines, le voilà opérationnel pour jouer et remporter la finale de la Coupe des Pays-Bas[13].
En juin 1996, la star montante du football brésilien rejoint le FC Barcelone pour 18 M€, somme record en matière de transfert à cette époque[14]. D'exploits en coups de génie, il s'impose sous le maillot Catalan comme le nouveau phénomène du football mondial, sur des terres où se sont illustrés avant lui deux superstars, Diego Maradona[15] et Romário[16]. Si chaque entraînement est un évènement au cours duquel Ronaldo régale les supporters en tentant des gestes incroyables, c'est bien sur les pelouses de la Liga que le jeune brésilien épate tous les observateurs du monde du ballon rond. Inscrivant en moyenne près d'un but par match toutes compétitions confondues, ses réalisations font le tour du monde, comme celle exceptionnelle qu'il inscrit face à Compostelle. Après avoir chipé un ballon dans le rond central, il se lance dans une course de trente-cinq mètres et, faisant admirer toute sa force, sa vitesse, et quelques gestes techniques de hautes volée, il inscrit un but d'anthologie après avoir effacé à lui tout seul six joueurs adverses. Au bout de cette saison pleine, Ronaldo termine meilleur buteur du championnat avec un total de trente-quatre réalisations[17], et remporte la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupes aux dépens du Paris Saint-Germain[18].
Un an seulement après son arrivée, Ronaldo quitte l'Espagne pour l'Italie où l'Inter Milan le recrute pour 30,5 M€. Cette somme dépassant le montant fixé pour le prix minimum de libération du joueur dans son contrat avec le FC Barcelone.
Deux années de galère [modifier] Par trois fois, Ronaldo sera opéré à l'hôpital de la Salpêtrière (1999-2000-2008).Dans la foulée du Mondial 1998, Ronaldo va connaître une impressionnante série de blessures, qui fera douter de sa capacité à retrouver son meilleur niveau. De juillet 1998 à avril 2002, il ne dispute qu'une cinquantaine de matches au total sur les deux cents cinquante qu'il aurait pu potentiellement jouer.
Tout commence le 21 novembre 1999 lors du match Inter Milan-Lecce, comptant pour la 10ème journée du championnat d'Italie. Ronaldo se blesse tout seul : en effectuant une feinte de passe, son pied droit se bloque dans le gazon. Le premier diagnostic évoque une grosse entorse du genou droit. Mais l'échographie réalisée cinq jours plus tard révèle une rupture partielle du tendon rotulien de la jambe droite. Le 30 novembre, il est opéré par le Professeur Saillant à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Son indisponibilité est alors estimée à cinq mois.
Il fait son grand retour le 12 avril 2000 à l'occasion de la finale aller de la coupe d'Italie opposant l'Inter Milan à la Lazio Rome, à Rome. On joue la 64ème minute lorsque sur une accélération, Ronaldo s'effondre et se tient le genou droit. Il hurle de douleur au milieu de la pelouse et quitte le terrain en larmes[19]. Dès le lendemain, il est de nouveau opéré par le Professeur Saillant. Le chirurgien français annonce que le tendon rotulien du brésilien a cette fois complètement cédé, et que l'attaquant de l'Inter ne pourra pas rejouer avant janvier 2001.
En réalité, il ne joue pas un seul match de la saison 2000-2001 et fait son retour à la compétition le 20 septembre 2001 seulement à Trieste, en participant à vingt minutes du match aller du 1er tour de la Coupe de l'UEFA contre les modestes roumains de Brasov. Au match retour, sept jours plus tard, il joue quarante minutes mais durant les arrêts de jeu, il est de nouveau victime d'une élongation de la cuisse droite. La malchance continue de le poursuivre. Et ce n'est pas fini puisque, pour son énième come-back contre Lecce en Série A le 4 novembre de cette même année, son corps le lâche une nouvelle fois. Dès la 13ème minute de jeu, il doit quitter ses partenaires victime d'une contracture à la cuisse droite. Un mois et demi plus tard, alors qu'il vient de retrouver les terrains, il est victime d'une contracture à la cuisse gauche, à Plaisance. Il ne fait son retour qu'en mars 2002, à l'occasion d'une rencontre amicale disputée avec l'équipe nationale du Brésil.
Les années Real [modifier] Sous le maillot du Real Madrid, Ronaldo marque plus de cent buts, toutes compétitions confondues.Après presque deux ans passés sans jouer et un traitement "maternel" de la part de l'Inter Milan, il décide de fuir le club qui l'a tant soutenu pour succomber aux sirènes du Real Madrid le 30 août 2002. L'idée de la venue de Ronaldo chez les Merengues a germé dans la tête de Florentino Pérez, patron du Real Madrid, au terme d'une Coupe du Monde qui a remis le brésilien sous les feux des projecteurs. Elle prend une forme encore plus nette quand les conseillers du joueur entament l'épreuve de force avec l'Inter Milan. L'affaire est lancée et, dès lors, rien ne pourra plus arrêter le président du Real dans son désir d'offrir à son club une nouvelle étoile. Mais ce feuilleton aura connu multiples rebondissements. En effet, Massimo Moratti, son homologue italien, ne voulait pas laisser partir le prodige à moins de 100 M€, une somme exorbitante. Finalement, les deux personnages s'entendront sur une somme de 42 M€.[20]
Pour ses débuts sous le maillot des merengues, Ronaldo fait parler la poudre en trouvant le chemin des filets seulement trente secondes après son entrée en jeu face à la modeste formation d'Alavès, le dimanche 6 octobre 2002. Sur un centre de son compatriote Roberto Carlos, il a tout le temps d'armer une volée magistrale qui fait mouche. Il inscrit un second but quinze minutes plus tard, et est même tout prêt de réussir le hat-trick. Deux heure avant le coup d'envoi de cette rencontre, le stade Santiago Bernabéu affichait complet, où le jaune des maillots brésiliens portés par de nombreux supporters le disputait au blanc habituel. Il marque au total vingt-trois buts en Liga au cours de cette saison 2002-2003. En décembre 2002, le brésilien remporte un second Ballon d'or[21] et un troisième titre FIFA qui récompensent notamment une fantastique résurrection.
Ronaldo continue sur sa lancée les deux saisons suivantes. S'il ne retrouve plus son explosivité et sa vitesse, il compense par ses talents de buteur-né et reste un des attaquants les plus dangereux au monde sous le maillot d'un Real Madrid qui ne gagne plus de titres. Sept ans après sa première couronne, l'avant-centre termine à nouveau meilleur buteur de la Liga en 2004[22] avec un total de vingt-quatre réalisations[23]. Sur fond de crise au sein du club madrilène, la saison 2005-2006 est plus mitigée, on lui reproche une surcharge pondérale largement montrée du doigt dans les médias. Après un début de saison 2006-2007 difficile qui le voit relégué sur le banc voire même dans les tribunes par l'entraîneur Fabio Capello, Ronaldo décide de retourner en Italie au Milan AC au mercato d'hiver. Cependant, grâce à la victoire du Real Madrid en Liga, il est sacré Champion d'Espagne pour la deuxième fois de sa carrière.
Retour dans le Calcio au Milan AC [modifier]N'ayant plus aucun avenir au Real Madrid, Capello titularisant Ruud van Nistelrooy à sa place, et le public madrilène qui ne l'aime plus, Ronaldo est donc transféré au Milan AC en janvier 2007, pour la somme de 7,5 M d'euros[24]. Les Rossoneri réalisent incontestablement un grand coup médiatique. Il revient dans une ville où il a déjà joué, mais avec le club ennemi de l'Inter Milan, ce qui constitue aux yeux des supporters de l'Inter une seconde trahison après la fuite de 2002. Pour sa première titularisation sous son nouveau maillot, l'avant-centre inscrit un doublé à Sienne et délivre aussi une passe décisive[25]. Progressivement, il retrouve un bon niveau, et réussit sept buts dans la Calcio pour douze rencontres disputées. Cependant, les Milanais remportent la Ligue des Champions sans lui. En effet, un joueur ne peut pas jouer avec deux clubs lors d'une même saison en coupe d'Europe.
Touché à une cuisse, Ronaldo est indisponible en début de saison 2007-2008 et effectue sa rentrée le 25 novembre lors de la victoire du Milan AC à Cagliari. Un temps annoncé à Flamengo lors du mercato d'hiver, le brésilien reste finalement chez les Rossoneri, et inscrit un doublé le 13 janvier 2008 face à Naples. Il s'agit de ses deux premières réalisations de la saison. En raison de problèmes musculaires, Ronaldo ne participe pas à la 20e journée de championnat, où le Milan AC était en déplacement à Genoa. Ce nouveau souci de santé confirme qu'il reste très fragile.
Le 13 février face à Livourne, Ronaldo se tient le genou gauche et s'effondre 3 minutes après son entrée en jeu. En pleurs, il est évacué sur civière et le diagnostic est sans appel : rupture du tendon rotulien. Opéré dès le lendemain à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière par le Professeur Saillant, son indisponibilité est estimée à 9 mois minimum. Cette énième blessure pourrait bien sonner le glas de la carrière du fenomeno.
Le 1er juillet 2008, Ronaldo est en fin de contrat au Milan AC et se retrouve au chômage pour la première fois de sa carrière.
Actuellement, il est encore en période de rééducation suite a sa très grosse blessure. Il s'entraine avec l'équipe de Flamengo, au Brésil. En septembre 2008, l'avant-centre exprime un intérêt certain pour le Paris Saint-Germain[26], une déclaration renforcée quelques temps plus tard par de premiers contacts sur une éventuelle venue du Brésilien dans le club de la capitale française[27]. Mais quelques semaines plus tard, il signe avec les Corinthians, et se fait voir comme un traître du côté des supporters de Flamengo.
Carrière en sélection [modifier]
Coupe du monde 1994 : le titre sans jouer [modifier] C'est au Rose Bowl de Pasadena en Californie que Ronaldo remporte sa première coupe du monde, à l'âge de 17 ans.Ronaldo fait ses débuts avec l'équipe nationale du Brésil le 24 mars 1994 à l'occasion d'un match amical contre le grand rival Argentin. Il ne lui faudra attendre qu'un peu plus d'un mois et sa deuxième sélection contre l'équipe d'Islande pour trouver le chemin des filets avec les Auriverde. Ses prestations convainquent le sélectionneur Carlos Alberto Parreira de le retenir dans le groupe pour la Coupe du monde 1994. Présenté déjà comme le nouveau Pelé, il est l'une des attractions de ce mondial Américain. Cependant, malgré une grande campagne de la part des médias et du public qui se languissent de le découvrir, il ne dispute pas une seule minute de l'épreuve, même pas lors du troisième match de poule contre la Suède, pourtant sans enjeu. Sans lui, le duo Romário-Bebeto emmène la seleção à une quatrième couronne[28]. Il est donc sacré champion du monde à l'âge de 17 ans comme son aîné Pelé, qui, contrairement à lui, avait grandement contribué au sacre en étant un titulaire à part entière. Toujours avec un statut de remplaçant de luxe, Ronaldo atteint la finale de la Copa América l'année suivante mais l'équipe du Brésil est défaite par l'Uruguay emmenée par un grand Enzo Francescoli. Nouvelle déception en juillet 1996 avec l'élimination de la Seleçao en demi-finale des Jeux Olympiques d'Atlanta[29]. Il remporte tout de même la troisième place, synonyme de médaille de bronze[30].
Coupe du monde 1998 : la déception au bout du compte [modifier]Annoncé comme la grande star de la Coupe du monde 1998, Ronaldo débarque en France avec une certaine pression. Ses prestations sous les maillots du FC Barcelone et l'Inter Milan provoquent une énorme attente de la part de tous les observateurs et du peuple Brésilien en particulier. Grande favorite de la compétition, l'équipe du Brésil débute face à l'Écosse et s'impose 2-1. Il s'agit donc du premier match de Coupe du monde joué par Ronaldo, qui ne trouve cependant pas le chemin des filets. C'est chose faite au match suivante contre le Maroc à Nantes, où il profite d'une ouverture dans l'axe de Rivaldo pour frapper du droit au ras du poteau à l'entrée de la surface et battre le gardien. « Ce but m'a rendu fou de joie. je ne savais plus où j'étais, je ne sais même plus dans quels bras je me suis retrouvé ! » avoue-t-il à l'issue de cette rencontre. Il faut dire qu'il avait fait la promesse à Mário Zagallo, le sélectionneur, de marquer.
Facilement qualifié pour les huitième de finale, le Brésil se voit opposé au Chili de Zamorano et Salas. Sans peine, il remporte cette opposition au cours de laquelle Ronaldo inscrit deux nouvelles réalisations[31], sur un penalty et un tir du droit aux seize mètres. En quarts face au Danemark, il ne marque pas mais délivre deux passes décisives à Bebeto et Rivaldo, lors d'un match que la Seleçao remporte difficilement 3-2[32]. Il redevient buteur en demi-finale contre les Pays-Bas en ouvrant la marque au bout de seulement vingt-deux secondes en deuxième mi-temps, lorsqu'il récupère une longue ouverture de Rivaldo, résiste au retour de Philip Cocu pour venir battre Edwin van der Sar. Les hommes de Mário Zagallo s'imposent finalement aux tirs aux buts et obtiennent donc leur ticket pour la grande finale face à l'Equipe de France[33].
Une heure avant le coup d'envoi, c'est la stupeur ! Une premère feuille de match circule dans la tribune de presse, sur laquelle le nom de Ronaldo figure parmi les remplaçants, Edmundo prenant sa place aux côtés de Bebeto à la pointe de l'attaque. Moins de dix minutes plus tard, la vérité est rétablie et Ronaldo retrouve son poste de titulaire. Mais, à l'image de ses partenaires, Il Fenomeno passe à côté de cette finale. En première période, il ne sera jamais dangereux. Une seule fois en quatre-vingt dix minutes, le prodige parvient à se faire oublier d'une défense française admirable de sang froid. Posté au second poteau et libre et ses mouvements, il place un tir puissant dans lequel il met tout ce qu'il lui reste de force, mais que stoppe Fabien Barthez, le gardien français. Le Brésil s'incline logiquement 0-3[34]. Ronaldo achève la compétition avec un total respectable de quatre buts et termine premier passeur. C'est suffisant pour qu'il soit élu meilleur joueur du tournoi.
Ronaldo ne disposait pas de tous ses moyens pour disputer ce match. Handicapé depuis le début de la compétition par des douleurs aux genoux, dues à une tendinite rotulienne qui le gêne particulièrement quand la fatigue se fait sentir, il souffrait donc, en outre, de la cheville gauche après un coup reçu au match précédent. Le mystère s'épaissit un peu plus le lendemain de la finale, lorsque l'on découvre que Ronaldo a été victime d'une crise d'épilepsie quelques heures avant l'apothéose[35], qui a nécessité qu'on le transporte à la clinique des Lilas pour un rapide Check-up. Aucune lésion n'est détectée par les médecins français, et Ronaldo débarque au stade moins d'une heure avant le coup d'envoi, ce qui motive apparemment le petit changement intervenu sur la feuille de match. Vécue comme un cauchemar dans le camp de la seleçao, la crise de Ronaldo va engendrer dans les semaines qui suivent une série de déclarations contradictoires et générer une polémique malsaine au sein même de l'équipe du Brésil. Début août, elle culmine avec une déclaration de son coéquipier Edmundo qui affirme que Ronaldo devait disputer tous les matches de ce Mondial 98 en vertu d'un contrat entre la Fédération Brésilienne (CBF), et la société Nike[réf. nécessaire]. Malgré les démentis apportés par les dirigeants, il est difficile de classer cette sombre affaire.
Coupe du monde 2002 : la résurrection [modifier]Alors qu'il n'avait plus porté le maillot Auriverde depuis plus de deux ans, Ronaldo est convoqué pour un match amical face à la Yougoslavie le 27 mars 2002, à trois mois seulement du début de la Coupe du monde. Cette sélection est une réelle surprise puisqu'à ce moment là, il n'a aucun temps de jeu officiel ! Il offre pendant quarante-cinq minutes quelques garanties, les renouvelant quatre semaines plus tard à Lisbonne face au Portugal, durant une bonne heure. Suffisant pour convaincre Luiz Felipe Scolari, le sélectionneur, de lui garantir une place de titulaire pour ce mondial.
Qualifié péniblement[36], le Brésil débarque en Corée du Sud sans l'étiquette de favori qui lui colle trop souvent à la peau. Il se rassure dès le premier match de poule face à la Turquie : une victoire 2-1 avec une égalisation signée Ronaldo qui, sur un centre de la gauche de Rivaldo, se jette et, du droit, propulse le ballon hors de portée de Rüstü Reçber. Le prodige n'avait plus trouvé le chemin des filets avec la Seleçao depuis le 19 juillet 1999 et la finale de la Copa América, soit deux ans, dix mois et vingt-sept jours, autrement dit une éternité. Il récidive face à la Chine puis réussit un doublé contre le Costa Rica. Il étonne et épate tous les observateurs. On mesure alors le long chemin parcouru.
La Seleçao poursuit sa route et Ronaldo est toujours aussi efficace, un but devant la Belgique en huitième-de-finale[37], puis un autre génial et victorieux en demis contre la Turquie[38] : on joue la 49ème minute quand, sur un corner tiré par les turcs et repoussé par la défense brésilienne, Gilberto Silva file sur l'aile gauche et sert son attaquant. Lorsqu'il reçoit le ballon, Ronnie flaire tout de suite l'aubaine. Le plus dure reste cependant à faire, d'abord s'extirper de la forêt de jambes qui l'encercle, pénétrer dans la surface avant de conclure. Ce qu'il réalise de la façon la plus inattendue en décochant dans la foulée un tir du pointu. Le Brésil est en finale et affrontera une équipe d'Allemagne qui, comme elle, partait un peu dans l'inconnu en début de tournoi.
Cette finale va définitivement faire entrer Ronaldo dans l'histoire du football. Le Brésil conquiert une cinquième étoile en s'imposant par 2 à 0, grâce à deux buts de son enfant prodige[39]. Il ouvre le score à la 67ème minute de jeu : après avoir récupéré le ballon dans les pieds de Dietmar Hamann, Ronaldo sert Rivaldo, qui frappe des vingt mètres. Oliver Kahn, le portier allemand, relâche le ballon et Ronaldo, qui a bien suivi, pousse tranquillement le cuir du droit dans le but vide. L'avant-centre Auriverde double la mise à la 79ème minute : sur un centre de Kleberson, Rivaldo laisse passer pour Ronaldo, qui, après un contrôle orienté, trompe Kahn d'une frappe à ras de terre de l'intérieur du droit à ras du poteau gauche. Ce doublé lui permet de décrocher le titre de meilleur buteur du mondial avec huit réalisations, et porte son total de buts inscrits dans l'épreuve à douze. Il égale ainsi un certain Pelé...
Coupe du monde 2006 : le record de Gerd Müller battu [modifier]Ses quinze buts en Coupe du monde Date Lieu Adversaire Buts Minute 16 juin 1998 Nantes Maroc 1 9ème 27 juin 1998 Paris Chili 2 46ème/70ème 7 juillet 1998 Marseille Pays-Bas 1 46ème 3 juin 2002 Ulsan Turquie 1 50ème 8 juin 2002 Seogwipo Chine 1 55ème 13 juin 2002 Suwon Costa Rica 2 10ème/13ème 17 juin 2002 Kobé Belgique 1 87ème 25 juin 2002 Saitama Turquie 1 49ème 30 juin 2002 Yokohama Allemagne 2 67ème/79ème 22 juin 2006 Dortmund Japon 2 45ème/81ème 27 juin 2006 Dortmund Ghana 1 5ème Ronaldo dispute en Allemagne sa quatrième phase finale de coupe du monde. Il y débarque avec une condition physique précaire, affichant un poids de 90,5 kilos, soit huit kilos de plus qu'en 2002. Son poids, rapporté à sa taille, le classe alors dans la catégorie des obèses, ce qui lui vaut le surnom de "Gros" tout au long de l'épreuve. S'il doit composer sans Rivaldo, non sélectionné, il peut néanmoins compter sur le milanais Kaká et le Barcelonais Ronaldinho pour lui donner de bons ballons. Avant le début du tournoi, Ronaldo n'a plus pénétré sur un terrain depuis le 8 avril et une sortie sur blessure, à la 64ème minute, lors d'un Real Madrid-Real Sociedad.
Pour son entrée dans la compétition, le Brésil se défait de la Croatie 1-0 puis de l'Australie 2-0 sans convaincre, tandis que son buteur vedette ne marque pas. Ronaldo sort enfin de son sommeil en réussissant un doublé face au Japon et rassure ceux qui commencent à s'inquiéter de ses prestations. Son premier but est inscrit de la tête au second poteau, libre de tout mouvement. Le second intervient en fin de partie sur une frappe de l'intérieur du pied droit qui frôle le poteau gauche de Yoshikatsu Kawaguchi, le portier nippon.
Ces deux réalisations lui permettent de rejoindre l'allemand Gerd Müller en tête des meilleurs buteurs de la coupe du monde, toutes phases finales confondues avec quatorze unités. Il bat d'ailleurs le record en huitième de finale face au Ghana, en ouvrant la marque dès la 5ème minute[40] de jeu après être sorti victorieux d'un face à face avec le gardien africain Kingston. Le parcours de la Seleçao s'achève au tour suivant face à une équipe de France[41] emmenée par un Zidane des grands jours, son coéquipier au Real Madrid. Au final, c'est un échec cuisant pour la sélection brésilienne qui était, aux yeux de tous les observateurs, le grand favori de ce mondial. Depuis cette Coupe du monde, Ronaldo n'a plus revêtu le maillot de la Seleçao, Dunga ne l'ayant pas retenu dans la liste des joueurs sélectionnés pour la Copa América 2007[42], remportée d'ailleurs par les Auriverde.
Analyse de son jeu [modifier]Le style de jeu de Ronaldo diffère considérablement avant et après ses deux blessures graves au genou. Durant la période précédant celle-ci, son principal atout est la vitesse : vitesse de démarrage et vitesse de course, mais également de pensée et de prise de décision dans ses dribbles, ses feintes, ses accélérations, ses changements de direction. Une fois lancé, il est alors quasiment inarrêtable. Sa puissance et son imposante masse musculaire lui font bénéficier d'un nombre important de contres favorables face à des défenseurs déséquilibrés. À de nombreuses reprises, au FC Barcelone notamment, il s'est servi de tout ce bagage pour partir dans de grandes chevauchées de quarante voire cinquante mètres.
Mentalement, il se révèle aussi très fort, ne doute presque jamais, ce qui lui permet d'oser. Son aisance technique est indiscutable, que ce soient dans ses contrôles ou ses prises de balle qui sont toujours irréprochables, ses enchaînements d'une vitesse fulgurante, dans sa frappe de balle très puissante et précise. Comme Romário, il a la capacité de courir avec le ballon collé aux pieds. Il aime évoluer sur toute la zone d'attaque, participant aux mouvements offensifs dès le début de l'action. Il excelle dans le dribble en pleine course et peut rendre fou un défenseur, voire plusieurs. Il offre le spectacle d'un véritable magicien à chaque match.
De retour de ses blessures, le jeu de Ronaldo va considérablement évoluer. Il va davantage jouer en équipe et se muer en vrai chasseur de buts. Il va se révéler tout aussi redoutable car toujours aussi efficace. Si ses buts sont moins spectaculaires que ceux inscrits sous le maillot du Barça ou de l'Inter Milan, ils sont tout aussi décisifs. Son jeu de tête, très perfectible à ses débuts, est devenu avec le temps d'un niveau acceptable. Ronaldo a aussi une grande facilité d'adaptation à différents schémas tactiques, ce qui lui a permis de s'imposer aussi bien en clubs qu'en Équipe du Brésil

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